Les origines de Taillecourt

Les spécialistes attribuent au nom de TAILLECOURT une origine Burgonde ( THALHARRI CURTIS )- CURTIS- signifiait « la ferme » et se retrouve à l’origine des terminaisons en « COURT », nombreuses dans notre région .

Le nom du village apparaît pour la première fois en 1145 dans un document établit par l’Archevêque HUMBRT de BESANCON, sous la forme de THALLICORT.

Il devient successivement :

  • TYLCORT (1150)
  • TAYLLECURT (1223)
  • Puis TAILLECOURT .

L’origine exacte de ce nom n’est pas déterminée avec certitude. Deux hypothèses sont émises :

  • Ferme dans une entaille, une gorge évoquant peut-être la situation géographique de l’ancien village, au pied du coteau d’ETUPES.
  • Ferme près d’un tilleul, ce qui pourrait correspondre à une particularité de l’une des premières habitations

Histoire

Carte des Voies Romaines

 Une voie importante reliait BESANCON, à STRASBOURG, via MANDEURE.

Il s’agit d’une route militaire.

Une voie, de moindre importance, allait de MANDEUR au Nord de BELFORT en passant par AUDINCOURT, TAILLECOURT, ETUPES, BROGNARD…

Des vestiges ont été mis à jours à ETUPES, en 1988. Aucun n’a été retrouvé sur le territoire de TAILLECOURT.

Invasions Burgondes

Qui étaient les Burgondes ?

Peuplade germanique établie au IVe siècle sur le Rhin, battue par les Huns en 437, alliée des Romains et installée dans le bassin du Rhône, soumise par les Francs en 534.

Les Burgondes ont donc donné leur nom à la Bourgogne actuelle.

Vers le Vie siècle les Burgondes s’étaient établis dans le pays de MONTBELIARD.

Il y a eu partage du domaine Gallo - Romain en 3 parties

  • ETUPES : propriété Gallo - Romaine
  • 2 fondations Burgondes (rôle de protection) EXINCOURT - TAILLECOURT

La même sorte  de partage s’est effectuée : 1/3 Gallo- ROMAIN – 2/3 Burgondes pour VALENTIGNEY

AUDINCOURT – SELONCOURT- DALOTTE – DASLE - MAILLONCOURT (lieu-dit).

Des Comtes de MONTBELIARD à la Révolution Française

Les premiers Comtes de MONTBELIARD prennent peu une grande influence, ils fortifient MONTBELUARD, mentionné pour la première fois comme CASTUM (château ou lieu fortifié), vers 970. Dans les premières années du XIe siècle, ils possèdent tout le pays de MONTBELLIARD.

Louis de MOUSSON est le premier Comte de MONTBELIARD.

De 1024 à 1162

C’est la MOUSSON, qui règne sur tout le pays de MONTBELIARD.

Sous le dernier représentant de cette famille, Thierry II, l’abbaye de BELCHAMP est fondée, vers le milieu du XIIe siècle (1142-1145). Cette abbaye s’élève sur la rive gauche du Doubs en face du village d’ARBOUANS, à égale distance d’AUDINCOURT et de VOUEAUCOURT, emplacement favorable à la prière et au recueillement.

L’abbaye de BELCHAMP est à l’origine de la création de beaucoup de villages alentours. A l’aide des paysans et des serfs, les forêts ont été défrichées, pour faire place à des terres fertiles, cultivées.

L’abbaye possède une église à AUDINCOURT et une à EXINCOURT avec une annexe à TAILLECOURT .

Elle a porté pendant quatre siècles, sous 28 abbés, la Haute Fortune que lui avait faite les Princes de la Maison de Montfaucon. Elle fut pillée et brûlée en 1525.

De 1162 à 1282

La Maison de MONTFAUCON succède à la maison de MOUSSON.

A la mort de l’Empereur d’Allemagne Henri VI (1197), le comte Richard de MONTBELIARD possède des fiefs* reçus de l’archevêque de BESANCON : BUSSUREL, TAILLECOURT, DALOTTE.

Par un acte de 1223, Richard comte de MONTBELIARD, avec l’assentiment de ses fils Amédée et Thierry, pour le repos de son âme et celle de ses ancêtre, donne en pure aumône à l’abbaye de LUCELLE (en Haute -Alsace) des biens à DALOTTE (village aujourd’hui disparu. Situé entre Audincourt, DASLE et TAILLECOURT).

De 1282 à 1332

La Maison de CHALON règne ensuite à MONTBELIARD

Renaud de BOURGOGNE (1282-1321) accorde des franchises à MONTBELIARD en 1283 (c’est-à-dire, que les Montbéliardais sont affranchis des servitudes, taxes, tailles…) mais deux impôts sont exigés en échange (la somme globale est de 1000 livres estevenantes comprenant un impôt minime à chaque bourgeois : 12 derniers). Renaud de Bourgogne, querelleur et pillard, était toujours en guerre avec l’évêque de BALE.

De 1332 à 1397

Le Comté de MONTBELIARD revient à nouveau à la Maison de MONTFAUCON (branche cadette)

Henri 1er de MONTFAUCON (1332-1367) accueille à MONTBELIARD les juifs chassés de Franche-Comté.

La guerre de 100 ans éclate, elle cause au Pays de MONTBELIARD un cortège de désolation.

En 1348, est l’année de la « grande mort », les 2/3 des habitants du Comté sont décimés, par l’épidémie de la peste noire.

Etienne de MONTFAUCON, son fils (1367-1397) règne sur plus de 300 fiefs, qui s’étalent de BESANCON jusqu’en SUISSE.

De 1332 à 1397

Le Comté de MONTBELIARD revient à nouveau à la Maison de MONTFAUCON (branche cadette)

Henri 1er de MONTFAUCON (1332-1367) accueille à MONTBELIARD les juifs chassés de Franche-Comté.

La guerre de 100 ans éclate, elle cause au Pays de MONTBELIARD un cortège de désolation.

En 1348, est l’année de la « grande mort », les 2/3 des habitants du Comté sont décimés, par l’épidémie de la peste noire.

Etienne de MONTFAUCON, son fils (1367-1397) règne sur plus de 300 fiefs, qui s’étalent de BESANCON jusqu’en SUISSE.

De 1397 à 1793

Le Comté de MONTBELIARD passe à la maison des WURTEMBERG.

Le Comté appartient aux WURTEMBERG en 1397, par mariage d’Henriette de MONTBELIARD avec Eberhad IV le jeune (mort en 1417).

Henriette gouverne seule le Comté de MONTBELIARD (jusqu’en 1444, date de sa mort). En 1431, elle affranchit de la main morte* les habitants du Comté de MONTBELIAD, mais ils restèrent soumis à la taille, corvées et autres droits jusqu’à la Révolution.

TAILLECOURT restait l’un des fiefs du Comté de MONTBELIARD. C’était un bien de Franc-alleu* comportant une maison forte.

Othenin NOBLOT, écuyer de MONTBELIARD la possédait au commencement du XVe siècle. Les seigneurs de FRANQUEMONT l’acquièrent en 1435 et avant l’an 1588, elle devient la propriété du Prince avec d’autres immeubles.

Aucun vestige ni aucun document ne permet de situer l’emplacement de cette maison fortifiée.

Il est probable qu’elle se trouvait sur une petite élévation proche du village (coteau d’ETUPES ?).

Certains ouvrages évoquent un lieu-dit « la MOTTE » dont le cadastre actuel ne fait pas mention.

- 1439, Après les calamités de 1438, peste et famine, d’autres malheurs s’abattent sur le pays. Les « Ecorcheurs » ou « Armagnacs » ravagent l’alsace puis assaillent MONTBELIARD. Cette bande de soudards à la solde de Charles VII est repoussée grâce aux fortifications et à l’énergie d’Henriette mais les pays d’alentours dont TAILLECOURT ne sont pas épargnés.

Sous les règnes d’Ulrich V et de Louis 1er (fils héritiers d’Henriette), le Comté est à nouveau ravagé par les «ECORCHEURS » de 1444 à 1445. TAILLECOURT et d’autres villages sont pillés et en partie brûlés.

- 1465, le Pays est envahi par les seigneurs alsaciens vassaux du comté Oswald DE THIERSTEIN, qui ravagent FESCHES, ETUPES, EXINCOURT ET  TAILLECOURT.

- 1474 à 1477, pendant les guerres de bourgogne, les soldats de Charles le Téméraire ou Bourguignons assaillent la région à plusieurs reprises. TAILLECOURT et d’autres villages sont pillés et en partie brûlés.

Une cinquantaine d’années s’écoulent et nous entrons dans la période de la Réforme.

- 1524, la réforme est prêchée Pour la première fois par Guillaume FAREL, puis par Pierre TOUSSAUIN, en 1535.

- 1555, le culte luthérien est déclaré religion d’Etat, le culte catholique est supprimé depuis 1552.

Il n’y a jamais eu d’église à TAILLECOURT, ce village n’a jamais cessé d’être annexé à l’église d’EXINCOURT, avant comme après la réformation religieuse, qui y fut introduite dès 1541 et qui y fut solidement implantée en 1552 après l’abolition de l’intérim de Charles QUINT d’ Allemagne.

Lors de cette réformation les habitants de TAILLECOURT, sans exception devinrent protestants.

- En 1584, le Comte Frédéric affranchit les habitants de plusieurs villages.

TAILLECOURT et EXINCOURT ont alors le même maire (autrefois le maire était officier de justice pour le comté).

Frédéric fut un grand bâtisseur. On sait que MONTBELIARD lui doit plusieurs édifices tels que : une partie des halles, faubourg de BESANCON, le temple Saint-Martin…

Le saviez-vous ?

Le temple Saint Martin tel qu’il était prévu. Le clocher ne fut réalisé que 73 ans après le début de la construction, dans sa forme actuelle.

1586 à 1587, l’armée des Guise, conduite par Henri, Marquis de Pont- à Mousson, fils du Duc de Lorraine, envahit le Comté de MONTBELIAD et ses dépendances sans déclaration préalable d’hostilité. Pendant les trois semaines de l’occupation, cette armée de mercenaires couvrit le pays de ruines et de deuils.

TAILLECOURT en a souffert. Les Guise maltraitaient horriblement les habitants. Après avoir enlevé leur bétail et ce qu’ils avaient de plus précieux, ils mirent le feu à deux maisons avant de se retirer. Les dégâts causés furent estimés à 1850 florins.

TAILLECOURT fut, avec EXINCOURT, rattaché à la paroisse d’AUDINCOURT, après que le presbytère d’EXINCOURT eut incendié par les soldats des Guise.

Cette situation fut maintenue jusqu’en 1831.

La plus ancienne carte du Comté de MONTBELIARD (1616)

Elle fut dessinée par l’architecte SCHICKARD et mesurait 1,60 m sur 1,15 m. L’original se trouve aux archives de STUTTGART où elle a été publiée pour la première fois en 1893. Elle comprenait en plus du Comté de MONBELIERD, les seigneuries du voisinage.

Remarquer la ville de Mûmpelgart (traduction allemande de Montbéliard et les quartiers distincts du Bourg- Vauthier, des Halles, de Saint- Martin et du Bourg du château. SCHICKARD a remplacé la vue du fort de la Croste (Citadelle) par l’écu des premi            comtes : deux barbeaux adossés. On voit aussi l’emplacement d’une mine de fer (Eisen Ertzgrub) près de Grand- Charmont, un relais (Ridenhaus, maison pour cavaliers) à la la ferme d’Egouttes d’aujourd’hui, entre Audincourt et Montbéliard, le Mont-Bart où l’on chassaait l’ours, le grand pont sur l’Allan (1424), le pont à péages (Zollbruc) de Vaujoucourt et celui de Sochaux (1608).

XVIIème siècle

La guerre de 30 ans

A peine remis des invasions précédentes ; le pays de MONTBELIARD fut à nouveau ravagé par les Guerres de Trente Ans.

Les Princes du Comté de MONTBELIARD Louis Frédéric (1617-1631) se révélèrent impuissants face aux Suédois, Impériaux, Espagnols etc…

Comme tous villageois du Comté de MONTBELIARD, les habitants de TAILLECOURT souffrirent de la peste, de la famine et des ruines causées par cette horrible guerre.

Ils durent loger et nourrir les troupes impériales et subirent les violences, déprédations et enlèvements de leurs bestiaux lors des passages successifs des différentes armées :

1633, soldats Espagnols et du Duc de FERIA,

1635, Autrichiens, Espagnols et Croates de l’armée de GALLAS.

Les habitants du village de TAILLECOURT eurent même à se plaindre des soldats français  et suédois venus dans le pays de MONTBELIARD pour le défendre. Ceux-ci exigeaient avec rigueur des habitants de TAILLECOURT, les vivres dont ils avaient besoins pour leur subsistance.

La famine s’installa, la peste sévit, c’est la terrible épidémie de 1635 qui fit des milliers de morts dans la région.

Lorsque fut conclut la paix de WESPALIE en 1648, le Comté de MONTBELIARD était dévasté, les terres restaient sans culture, les maisons étaient détruites et les populations décimées.

Le Comté de MONTBELIARD sous Louis XV

Les armées de Louis XIV occupent toute la Franche-Comté en 1668, le roi voulait s’emparer du Comté. Le prince Georges II manifesta sa neutralité. Cependant, en 1676, Louis XIV fit occuper MONTBELIARD par ses troupes, et lui imposa de lourdes charges.

La ville fut restituée en 1679 après le traité de Nimègue. Mais ce fut pour peu de temps, puisqu’en 1680, il envahit une nouvelle fois le Pays. Cette occupation, terminée par la paix de Ryswick dura jusqu’en 1697.

Par acte établi au château de MONTBELIARD le 16 novembre 1716, Léopold Eberhard (fils et successeur de George II) fit donation à sa maîtresse Elisabeth Charlotte, baronne de l’Espérance  et à ses enfants, une grande quantité é de biens situés dans le Comté de MONTBELIARD et dans les seigneuries qui en dépendaient.

Parmi ces biens ce trouvait la « Grange » ou la « Ferme » de TAILLECOURT ; La Grange en question leur fut reprise en 1723 par le Duc Eberhard Louis de WURTEMBERG ( qui succéda à Léopold). Les biens de TAILLECOURT réunis de nouveau au domaine du Comté de MONTBELIARD furent loués au profit d’Eberhard L ouis et ses successeurs jusqu’en 1774.

Louis XV fit prendre possession du Comté par la France, de 1734 à 1736 occasionna de nouvelles charges à tous les habitants de ce Comté et notamment à ceux de TAILLECOURT.

Par acte du 24 décembre 1774, Charles Eugène, duc de WURTEMBERG, comte de MONTBELIARD, accorda en fief le village de TAILLECOURT à son frère Frédéric Eugène, qui établie sa résidence au château de MONTBELIARD, comme simple particulier en 1769.

Il lui avait déjà accordé en fief en 1770 le village d’ETUPES, qui fut pourvu d’un magnifique château de plaisance. Le prince Frédéric Eugène jouit des immeubles ainsi que des droits seigneuriaux de TAILLECOURT et d’ETUPES jusqu’à la réunion du Comté à la France en 1793.

TAILLECOURT ne faisait qu’une seule commune avec EXINCOURT. Au XVIIIe siècle il avait cependant son échevin particulier.

TAILLECOURT obtint le 20 février 1778 la désignation d’un maire spécifique.

Le rattachement définitif du Comté de MONTBELIARD à la FRANCE

En 1789, la Révolution eut immédiatement sa répercussion dans les terres des princes de MONTBELIARD.

Les paysans se libérèrent des anciennes servitudes avec plus ou moins de violence.

Fait de l’époque :

L’hiver 1788/1789 fut extrêmement rigoureux et marqué par d’abondantes chutes de neige. A la débâcle, les glaces portées par les eaux du Doubs se répondaient dans les près jusqu’au coteau d’EXINCOURT. L’inondation fut si forte qu’elle ne se résorba qu’en juin 1789.   

Le Pays de MONTBELIARD devient français en 1793.

Le dernier prince de WURTEMBERG  régnant, Charles Eugène (1737-1793) , accepta le traité de Versailles.

La disparition de la principauté sera effective le 10 octobre 1793 avec l’arrivée de Bernard de SAINTES, qui institua le régime républicain.

Les terres, château et mobiliers des princes furent confisqués puis vendus comme bien nationaux.

TAILLECOURT, avec tout le Comté fut incorporé dans le département de la Haute-Saône.

Puis après avoir été du ressort de la justice de paix établie à MONTBELIARD, il entra vers la fin décembre 1793 dans la formation du canton d’AUDINCOURT. Ce canton changera plusieurs fois de département :

  • En 1797, dans le département du « Mont Terrible », qui avait PORRENTRUY comme chef lieu,
  • En 1800, dans le département du Haut-Rhin,
  • En 1814, dans le département du Doubs et dans l’arrondissement de SAINT- HIPPOLYTE, dont le chef lieu fut transporté en 1816 à MONTBELIARD.

XIXème siècle

Guerre de 1814-1815

Les invasions de la France de1814 et de 1815 ont laissé de tristes souvenirs dans la Pays de MONTBELIARD.

Des centaines de milliers d’alliés (Anglais, Russes, Prussiens, Autrichiens…)

Traversant le plateau de BLAMONT, descendirent dans vallées pour se répandre ensuite à travers la France.

Le pays de MONTBELIARD fut occupé par les Austro- Russes

Le 16 janvier 1814, le Tzar Alexandre 1er, tour à tour ami et ennemi de Napoléon, vient de son cartier général de DELLE pour visiter MONTBELIARD, plus particulièrement la place Saint-martin, la Maison Beurnier. Là, sa mère avait joué bien souvent quand elle n’était que la petite princesse Sophie Dorothée de WURTEMBERG, la même qui devient l’épose de Paul 1er de Russie, fils de la grande Catherine II.

Fait de l’époque

 « Le 20 janvier 1814, le maire et quelques notable de MONTBELIARD, demandèrent à l’empereur de Russie, « contre le vœu de l’immense majorité de leurs concitoyens » de laisser le « Pays » à la France. Le souverain usa de son influence auprès des alliés pour qu’une clause en ce ses sens figurât au traité de Paris du 30 mai 1814.

En 1814, le Pays de MONTBELIARD est distrait du département du Haut-Rhin. Il est rattaché au Doubs, chef lieu d’arrondissement de SAINT-HIPPOLYTE.

MONTBELIARD, ville de 4500 habitant n’est pas satisfaite. Elle veut être le chef d’arrondissement.

Par loi du 9 janvier 1816, MONTBELIARD est promu chef lieu d’arrondissement.

Guerre de 1870-1871

MONBELIARD et la région connurent une période mouvementée. Les Prussiens occupent la ville.

On se bat à HAUDINCOURT, à VILLERSEXEL, à HERICOURT.

MONTBELIARD est occupé du 4 novembre 1870 au 30 septembre 1871.

La bataille de MONTBELIARD eut lieu le 15, 16, 17 janvier 1871 pour débloquer BELFORT.

BOURBAKI, général français commandant de l’Est fut vainqueur à VILLERSEXEL. Il tentait de dégager BELFORT où Von WERDER l’attendait.

Au Mont Chevis, une bataille désespérée s’engagea. Zouaves, légionnaires et surtout Mobiles de la Charpente subirent de grosses pertes.

Venant d’ALLONDANS, un groupe de Zouaves et de « Turcos » (tirailleurs algériens) sous les ordre du lieutenant Paul DERONDELE, attaquèrent le faubourg de Besançon, gagnèrent la Place d’Armes (DENFERT- ROCHEREAU) et campèrent place Saint - Martin.

Le futur Député du Doubs, Jules VIETTE, organisa un « maquis » au Lomont où des francs tireurs du Pays, de Pologne, d’Italie …combattirent les prussiens.

A MONTBELIAD, le Maire CHARLES LALANCE, avait organisé un réseau clandestin de transmission des informations qu’il expédiait aux autorités françaises. Parmi ses agents se trouvaient Monsieur BRAS, receveur des postes. Ses émissaires pénétraient même dans BELFORT, par exemple, une dame CLUCK, marchande de primeurs, ou Eugène MANCHE d’AUDINCOURT.

Le 30 septembre 1871, les Allemands évacuèrent MONTBELIARD, les préliminaires de paix étant engagés.

XXème Siècle

Guerre de 1914-1918

Le deux août 1914, le caporal Jules André PEUGEOT d’ETUPES est tué à JONCHERY par le lieutenant MULLER, 48 heures avant la déclaration de guerre qui intervient le 3 août 1914.

Tous les hommes valides furent mobilisés et participèrent à l’élan patriotique national.

La population civile contribua à l’effort de guerre alors que véhicules et cheveaux furent réquisitionnés.

Des barbelés ont été installés du Pont Rouge, à la limite actuelle d’AUDINCOURT, jusqu’au château Salher d’ EXINCOURT, par crainte d’une invasion, mais rien de tel ne se produisit.

TAILLECOURT accueillait les soldats français qui y venaient en repos. Ils étaient hébergés dans les granges.

Le front se situait vers DELLE, on entendait paraît-il tonner le canon.

Le monument aux morts de la commune porte les noms des Taillecourtois victimes de victimes de cette guerre : Henri GIRARDOT, Ernest CHOLLEY, Georges GREYS, Emile BAVOUX, Georges DORMOIS.

Gaston TISSERAND revient très grièvement blessé et décéda en 1932. Son nom fut alors ajouté à la liste des victimes.

Fait de l’époque

Juste avant 1914, tout était prévu pour l’installation du gaz à TAILLECOURT les tuyaux étaient prêts à être posés. La guerre est survenue et ils n’ont jamais été installés. Le gaz n’était pas le même qu’aujourd’hui, c’était du gaz de coke, produit par l’usine à gaz de MONTBELIARD.

Guerre de 1939-1945

En 1938 à la veille de la guerre des soldats français appartenant à la Compagnie du capitaine de MALESIEUX DUHAMEL (60ème Régiment de BESANCON) étaient cantonnés à TAILLECOURT.

Cette compagnie a laissé un excellent souvenir dans le village, car les soldats étaient corrects et gentils. L’institutrice ayant dû assurer seule la rentrée des deux classes, un jeunes soldat français, instituteur lui offrit ses services.

Avant de quitter TAILLECOURT, une parade fut organisée sur la place. Le capitaine fut l’une des premières victimes de la guerre.

La déclaration de la guerre à l’Allemagne, le 3 septembre 1939, marqua le début de pour  TAILLECOURT comme pour tout le pays de MONTBELIARD d’une sombre période. Les Taillecourtois connurent la mobilisation des hommes, la réquisition des chevaux et des véhicules, l’attente des nouvelles du front, un peu encourageantes.

Puis ce fut juin 40 et la débâcle. Les troupes allemandes arrivèrent à TAILLECOURT comme à EXINCOURT, le 19 juin. C’était le début de l’occupation avec des privations, le couvre feu, le recensement des armes et leur dépôt en mairie…

Les tickets d’alimentation furent instaurés dès 1941.

A l’exemple de Lucien THARRADIN (1904-1957), sénateur - maire de MONTBELIARD, qui fonda un maquis à son retour de captivité, des patriotes résistent à l’occupant.

Un jeune homme du village, Lucien MOLITOR sera fusillé par les allemands à COLOMBIER - FONTAINE.

La vie pourtant s’organisait, certains enfants furent emmenés en Suisse, avec l’aide de la Croix – Rouge. Les écoliers demeurés à TAILLECOURT participèrent à la vie de tous les jours en ramassant les doryphores dans les champs de pommes de terre ou en cueillant l’oeillette (pavot dont on extrait de l’huile, encore appelée ‘ petite huile d’olive’). Le produit de cette récolte était distribué aux habitants.

Quatre pièces d’artillerie de 88 étaient situées à l’emplacement actuel de la rue des prés.

Le village ne fut pas directement touché par des bombardements, à l’exception d’obus tombés à proximité de l’immeuble où se trouvent actuellement les locaux de C.V.I. et de la pizzeria Luigi (ex. Cigogne d’Alsace), les 29 et 30 septembre 1944, en occasionnant des dégât importants.

Par contre, les habitants furent souvent inquiétés par des bombardements sur les communes proches : ETUPES, EXINCOURT, AUDINCOURT, SOCHAUX et des obus tombèrent dans des secteurs non habités de TAILLECOURT.

En 1944, les troupes françaises étant à ECOT, les allemands rassemblèrent les hommes valides de TAILLECOURT et leur demandèrent de faire des tranchées ainsi qu’un barrage antichar, Grande Rue à l’intersection  de la rue fontaine.

Le 18 novembre 1944, c’est la libération de MONTBELIARD, après de rudes combats, ou l’Armée d’Afrique, la Légion et les Tirailleurs Marocains se couvrirent de gloire sous les ordres des généraux de LATTRE DE TASSIGNY et BETHOUARD ( de la 1ère Armée).

Le Q. G. est établi à l’hôtel de la Balance à MONTBELIARD.

TAILLECOURT, fut libéré le même jour entre 9 heures et 10 heures. Les Allemands avaient déjà quitté le village. L’un d’entre eux était caché dans une ferme de TAILLECOURT et quand les premières troupes françaises sont venues, il fur arrêté par trois soldats français.

TAILLECOURT, occupé par la WEHRMARCHT, n’a pas souffert d’exactions comme ont pu en connaître d’autres villages.

Le monument aux morts de la commune porte les noms de ceux qui sont morts pour la France pendant cette seconde guerre mondiale : Lucien MOLITOR, Joseph BERNARD, Henry TURBERGUE et Roméo CERUTTI.

Après la Libération : Solidarité avec les plus touchés.

L’école de TAILLECOURT étant jumelée avec les écoles alsacienne de KATZENTHAL, c’était l’école filleule de TAILLECOURT (dons de livres, de cartes de géographie, tableaux….. pour les aider à reconstituer le matériel scolaire).

En 1946, ils ont été invités à TAILLECOURT pendant les vacances de Pâques.

A cette occasion, ils ont visité le château de MONTBELIARD et le général de la Croix- Rouge Française a remis à l’école de TAILLECOURT un diplôme de reconnaissance

Les bâtiments publics

L'école

Pendant longtemps, un seul bâtiment construit en 1811 composait le patrimoine communal. C’était une maison – école, qui fut démolie et reconstruite en 1875 pour faire place à une école plus adaptée (mairie actuelle). A l’origine, l’unique salle de classe se situait au rez- de - chausée. C’était une grande salle ou se trouvait le traditionnel fourneau à bois, que les élèves approvisionnaient à tour de rôle pendant l’hiver.

En 1933, alors que la population augmentait en raison du développement des usines Peugeot, il fut crée un poste double et la salle de classe fut séparée en deux par une cloison amovible. A l’étage, se trouvait l’appartement des instituteurs et une pièce réservée à la mairie.

Peu avant la seconde guerre mondiale, le Conseil Municipal envisagea la construction d’un groupe scolaire. Ce n’est que le 23 novembre 1952 que le bâtiment actuel fut inauguré.

 

La Mairie

TAILLECOURT, hameau d’ EXINCOURT jusqu’ en 1778 n’avait pas de maire.

Par contre chaque localité possédait ses échevins ou jurés, les affaires communales se trouvaient donc suivies séparément sous l’autorité du maire d’ EXINCOURT, TAILLECOURT dépendait également d’ EXINCOURT pour le temple, le cimetière et l’école jusqu’au début du XVIIIe siècle.

Par une supplique du 14 février 1778, Georges PILLARD, Ancien d’Eglise à TAILLECOURT, demanda au duc de WURTEMBERG, prince souverain de MONTBELIARD, « de faire la grâce au suppliant de le nommer Maire de la commune de TAILLECOURT ». Il justifie sa demande par «  les difficultés et les divisions continuelles entre les deux communautés ».     

Frédéric Eugène, duc de WURTEMBERG accéda à cette demande le 20 février 1778.Georges PILLARD décéda en 1788 et son fils Jean Georges lui succéda le 21 octobre.

Pour des raisons non connues, le Préfet demanda la réunion des deux communes, par une requête d’avril 1838. Cette proposition fut repoussée par les deux communes. Dans sa délibération, le Conseil Municipal d’ EXINCOURT rappelle qu’au temps où les deux communes n’en formaient  qu’une seule  «  elles ne se convenaient à cause de l’éloignement ».

A sa création, la mairie fut installée dans une pièce du 1er étage du bâtiment école.

En 1952, après la construction du groupe scolaire, le rez – de – chaussée de ce bâtiment devint une salle publique et l’appartement di 1er étage, à côté du bureau de la mairie fut loué.

En 1981, l’appartement fut libéré et une restructuration de l’ensemble des locaux, de 1978 à 1983, permit d’affecter tout l’étage aux activités de la mairie.

Ces travaux intégrèrent également la désaffectation des sanitaires placés à l’extérieur et la création de toilettes dans le bâtiment.

En 1998, les combles furent aménagés pour permettre d’y installer des archives.

Ce bâtiment se distingue par son clocher, remis en état en 1991 et sa cloche sur laquelle on peut lire la devise suivante :

«  POUR  TAILLECOURT LES ROBERTS MONTS FAITS »

 

Le Monument

En 1925, un monument aux morts fut édifié à l’Ouest de la place du souvenir, devant l’immeuble numéros 4 de cette même place.

Il fut décidé le 13 janvier 1961 de déplacer le monument à son emplacement actuel afin que la population puisse assister plus nombreux aux cérémonies patriotiques.

 

Le Cimetière

Jusqu’en 1836, EXINCOURT et TAILLECOURT partageaient le même cimetière, situé autour du temple d’ EXINCOURT.

Le manque de places nécessita la construction d’un nouvel emplacement prévu en direction d’ETUPES.

Messieurs Frédéric PONSOT et Pierre MAILLARD représentant la commune de TAILLECOURT, s’opposèrent à ce projet, trouvant l’emplacement trop éloigné du village.

Il fut donc décidé que TAILLECOURT posséderait son propre cimetière.

L’emplacement, en dehors du village, route d’ETUPES fut alors retenu.

Suite à l’évolution démographique de notre commune, le Conseil Municipal, par délibération du 29 mars 1957 décida son agrandissement, côté sud de l’ancien cimetière.

A la demande de plusieurs personnes de la localité, un columbarium contenant 8 cases pour le dépôt des urnes funéraires fut mis en place en 1987, par la suite deux nouveaux columbariums ont été installés ainsi qu'un jardin du souvenir.

 

 

La forêt communale

Autrefois, EXINCOURT et TAILLECOURT se trouvaient sous l’autorité d’un seul Maire, toujours originaire d’ EXINCOURT semble t’il, mais chaque commune possédait un échevin ou juré pour tenir ses comptes.

TAILLECOURT qui souhaitait son indépendance en raison des conflits continuels avec EXINCOURT, obtint satisfaction le 20 février 1778, date, à laquelle fut nommé son premier Maire, Georges PILLARD.

Le partage de la forêt communale n’intervint qu’en 1785, comme il est rendu compte dans l’acte rapporté ci-après.

La commune de TAILLECOURT se vit attribuer 150 arpents 184 toises, représentant le tiers de la superficie globale de la forêt.

A la suite de ce partage, EXINCOURT a la particularité de posséder une forêt non intégrée au reste de son territoire.

La forêt de TAILLECOURT est essentiellement affectée à la production de bois d’œuvre feuillu.

Les sources et les fontaines

Les sources

TAILLECOURT comporte de nombreuses sources, trois d’entre elles sont captées : la Source au Chat, A Sallery et Es Combes

La plus connue est la source au Chat et A Sallery qui se situent à l’extrémité de la rue Sous- Bois, dans la forêt.

La source Es Combe, qui se trouve vers la rue du château, sous le coteau, alimente la fontaine de la place.

Après diverses pétitions des habitants, des demandes de subvention depuis 1932 à Monsieur le Ministre de l’Agriculture, pour l’exécution des travaux d’adduction d’eau, ce n’est qu’en 1935, que le village est alimenté en eau potable par le captage des sources.

Dés 1935, toutes les habitations sont alimentées en eau potable par le captage des sources.

En 1954, l’alimentation par les sources s’avérant insuffisante, la commune demanda le raccordement du réseau d’eau à celui d’AUDINCOURT (fin de travaux le 29 avril 1955).

Le 23 juillet 1971, c’est la création d’un service unique des eaux au sein du District Urbain du Pays de MONTBELIARD (aujourd’hui Pays de Montbéliard Agglomération)

En 1973 est décidé le passage d’un feeder d’eau potable sur le territoire de la commune dans le Grand- Bois. (Feeder : canalisation principale, de forte section).

 

Les fontaines

La plus ancienne se trouve Place du Souvenir, elle a été construite en 1842 et rénovée en 1986.

En 1903, trois autres fontaines ont été construites :

- En face de la mairie, démolie en 1970, suite aux travaux d’ouverture de la rue du cimetière,

- Grande rue, en face de la ferme MOSER, jusqu’en 1996, elle contenait des fleurs, elle fut démolie pour permettre l’élargissement de la Grande Rue,

- Un lavoir- fontaine détruit en 1961, lors de la nouvelle implantation du monument aux morts.

Dans l’accès à la cour de la mairie, se trouve un des nombreux puits qui existaient à TAILLECOURT et qui a été conservé.

D’un diamètre d’environ 2 mètres, profond de 13 mètre, avec des parois en pierres taillées, il contient en permanence environ 10m3 d’eau.

Dernière mise à jour : 01.12.2023

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